Toi, mon ami le vent,
Dont le souffle léger,
Toujours m'a apaisée,
Rafraîchie, élevée,
Loin vers la liberté.
Où es-tu mon amant?
Toi, mon ami le vent,
Aujourd'hui remplacé
Par le souffle glacé
De l'air climatisé.
Planète surchauffée
Fenêtres bien fermées
Et portes cloisonnées
Plus un souffle d'air frais
Pour pouvoir respirer.
Atmosphère étouffée
Suffocante, asséchée,
Où est-tu donc passé?
Toi, mon ami le vent,

Aux espaces si grands,

Dont le souffle puissant,
M'a toujours envivrée
Perdue et retrouvée
Toi, mon ami le vent,
Doux, léger, indécis,
Toi, mon ami le vent.
Fort, violent, insoumis,
Te voilà, maintenant,
Dans un souffle glacé
Et précis, prisonnier
De l'air climatisé...
Toi, mon ami le vent,
Reviens me décoiffer
Reviens m'emporter
Dans tes rêves enlevants,
Reviens prendre aux enfants
Leurs joyeux cerf-volants
Qu'ils remettent en riant
Dans ton souffle puissant.
Rends-moi la liberté
Si souvent révélée
Si souvent accordée
Grâce à toi retrouvée
De mon éternité.
Rien ne peut remplacer
La douceur que tu sers
À mon corps enfiévré,
La paix de ton air
Sur mon coeur tourmenté.
Reviens-moi mon amant,
Toi, mon ami le vent,
Viens errer librement
Reviens pour réveiller
Tous les êtres inconscients
De ton air vivifiant

Joyeux et envirant
Aujourd'hui remplacé
Par le souffle glacé
De l'air climatisé.