Le hasard dans les rêves...
Étant moi-même, depuis toujours une rêveuse impénitente, je ne pouvais passer à travers ce désir d'écrire mes émotions et mes impressions sur les rêves, grâce à cet événement (« Que faites-vous de vos rêves ? » organisé par Danièle du blog « Forme et bien-être« )
Que j'ai justement découvert par "hasard". Mais est-ce bien un hasard? une coïncidence? Le hasard existe-t-il lorsque l'on a besoin d'exprimer ce que l'on est, qui l'on est, ce à quoi on rêve et pourquoi on rêve?
Les rêves qui se réalisent ou sont sur une voie de réalisation le sont-ils par le fruit du hasard? De notre seule détermination? Des seuls actes que nous avons faits ou allons faire pour y parvenir? De notre seule persévérance à les poursuivre coûte que coûte?
J'ai souvent entendu dire que "le hasard fait bien les choses". En effet, car il place judicieusement sur notre chemin, les personnes, les paroles, les mots, les déclics, les directions, les forces d'émotions qui nous guident, nous soutiennent et nous propulsent vers nos rêves.
Un rêve, pour moi, c'est avant tout la naissance d'un désir intense accompagné d'une joie profonde. Ce désir peut-être le fait d'une illumination soudaine tout comme le fruit d'une réflexion mûrement approfondie. C'est le besoin de vivre quelque chose qui m'est cher, qui est très important et même vital pour moi. Des rêves, on en a tous, tout au long de notre vie. J'en ai eu des milliers! Certains, comme des feux d'artifices, sont des étincelles de lumières qui s'éteignent très vite. D'autres que je pensais importants, ne l'étaient plus après quelque temps. Mais certains sont là depuis longtemps, depuis toujours, ils perdurent et ne peuvent être ignorés. Ces rêves-là, ce sont la nature même de ce que je suis, la force de vie qui est en moi et qui ne peut être ignorée sous peine d'y perdre ma santé, mon bonheur, mon âme profonde.
J'ai toujours créé, j'ai toujours dessiné, j'ai surtout toujours adoré le bonheur immense et la sérénité, la joie indescriptible et unique que donne à tout mon être cette action toute simple de faire quelque chose. Avec un crayon, des couleurs, un coquillage, une brindille, une plume, une écorce...
Lorsque j'étais enfant et que l'on me demandait ce que je voulais faire plus tard, je répondais: le lundi, je serai boulangère, le mardi, fleuriste, le mercredi journaliste... j'avais comme ça un métier pour chaque jour de la semaine et évidemment différents pour la semaine suivante car tout m'intéressait. Ça faisait rire les adultes, mais c'était pourtant sérieux! Plus tard, j'ai compris que ce n'était pas vraiment possible et lorsqu'à 15 ans, j'ai dû choisir une orientation à l'école, ce choix a été le plus cruel que j'ai eu à faire car tout me plaisait! Je me suis donc concentrée sur ce que j'aimais le plus: dessiner, créer, inventer, décorer. Mais je ne voulais pas être seulement et faire seulement une seule chose! Alors j'avais décidé d'être une sorte de décoratrice d'intérieur mais je décorerais avec mes propres créations (poteries, peintures, etc)... tant qu'à faire! :)
À ce moment-là, à part les beaux-arts aucune école n'offrait de programme pour les rêveuses de mon genre et mes parents n'avaient pas les moyens de m'y envoyer. J'ai essayé autre chose mais sans plaisir véritable et j'ai vite quitté l'école pour gagner ma vie, être indépendante et... passer mon permis moto car l'évasion et la liberté que j'éprouvais en conduisant étaient un autre de mes plus grands besoins. J'ai vécu cet autre rêve avec grand plaisir pendant plusieurs années puis j'ai réalisé un autre rêve en partant vivre à l'étranger.
Il y a quelques années, je vivais une routine sécurisante financièrement, avec ma fille alors en bas-âge, ayant un revenu assuré et prometteur. Je ne voyais que la sécurité de mon enfant à assurer. Mais en moi, bouillonnait un mal-être professionnel qui allait en grossissant. Je n'étais pas à ma place et je le savais inconsciemment. Mais par "sagesse" et "responsabilité" matérielle, financière et surtout maternelle, je n'osais et ne savais comment apporter un changement à cette vie qui me pesait de plus en plus.
C'est là qu'un jour le déclic s'est fait. Après plusieurs années sans souci, c'est à ce moment qu'un jour, à bout de souffle, après un burn-out, j'ai pris un mois de congé pour me recentrer sur mes désirs, mes besoins et mes priorités, car je me sentais partir à la dérive de mes rêves.
C'est à ce moment-là, en cherchant un autre chemin professionnel à suivre que j'ai retrouvé celui des rêves de mes 15 ans...
C'est à cet instant que j'ai compris que j'étais née pour créer et que là était ma vraie vocation, ma seule voie possible de plein épanouissement et de bonheur véritable. Mais être une artiste assez connue, à défaut d'être reconnue, pour vendre ses oeuvres est somme toute assez banal (après tout, nous ne sommes que quelques milliards à travers le monde à souhaiter réaliser un tel rêve :)
(Si vous désirez approfondir ce sujet, vous pouvez lire mon article : Dur, la vie d’artiste?)
Ce que je souhaite, de tout mon coeur, c'est surtout de faire d'une pierre deux coups en redistribuant une partie des ventes de mes créations à des organismes travaillant à des causes primordiales pour moi: la sauvegarde des forêts dans le monde et l'accessibilité à tous les êtres humains d'une eau pure et saine.
A partir de ce moment, j'ai pris la décision la plus importante de ma vie: j'ai donné ma démission à un travail et un revenu assuré et sécurisant (pour ma fille et moi) et laissé aller enfin ce rêve en moi se réaliser pleinement: vivre de mes créations! Ce rêve est en voie de réalisation et depuis que j'ai pris cette décision majeure de changer les choses et vivre mon rêve, tout s'est mis en place, de façon claire ou détournée, et tout, en tout temps à concouru à me permettre de le poursuivre.
A partir du moment où j'ai pleinement accepté ce que je suis et décidé de le vivre envers et contre tout, beaucoup de choses ont changé. Certaines personnes se sont éloignées, d'autres sont arrivées, par "hasard" dans ma vie et tout s'est mis en place pour que je trouve les emplois que je souhaitais, aux moments où j'en avais besoin, me laissant le temps nécessaire à la réalisation de mes créations.
Il existe un moment dans la vie d'un rêve où celui-ci est bien plus fort et puissant que toutes les peurs et incertitudes accumulées. Si ce rêve-là correspond vraiment à un désir profond et à un besoin intense d'être vécu, alors les "hasards" de la vie placeront sur notre chemin toutes les balises pour le suivre et le réaliser complètement.
Un pas après l'autre, un mot après l'autre, une rencontre après l'autre, d'échecs en silences, de victoires en remises en question, tout nous indique la bonne voie, tout nous encourage à suivre notre réelle et véritable vocation et réaliser notre rêve.
Notre rêve a un chemin à suivre, d'abord dans notre esprit, notre espoir, ensuite dans notre réalité. Par notre volonté et notre détermination à le poursuivre, il nous faudra surmonter tous les obstacles, essuyer tous les refus, affronter tous les doutes qui se présenteront. Et ceci ne sera possible que si nous avons en nous une confiance absolue que ce chemin est le nôtre et qu'il est le plus important à suivre et surtout s'il est accompagné de la joie intense que nous procure l'idée de sa concrétisation finale et de son épanouissante réalisation.
Aujourd'hui, je le continue sans relâche ce chemin qui mène à mon plus grand rêve et je sais que le hasard n'existe pas dans la réalisation des rêves : il n'existe qu'une union très profonde et très forte entre ce que nous voulons vraiment, ce qui nous rend profondément heureux et véritablement vivant, ce que notre âme veut exprimer et ce que la Vie, dans toute sa splendeur et sa générosité infinie nous permet de faire et de réaliser. Avec cette union, tout est possible.
Avec la foi, l'amour et la joie que nous donnerons à l'idée de notre rêve, la vie nous donnera tous les moyens d'y parvenir, même si pour cela, elle prend quelquefois des chemins détournés: certains sentiers semblent aller à l'encontre de nos désirs, pourtant ils aboutissent à quelque chose que nous devions apprendre et qui nous fait grandir, encore et toujours.
Il n'y a que cet accord entre l'être et la vie qui permette d'aussi heureux "hasards" tout au long du chemin du rêve que l'on poursuit.